Indépendance du Québec: reprendre le contrôle du discours ambiant

Le Fonds indépendantiste du Québec est heureux de partager un discours prononcé par Vanessa Dion, vice-présidente du FIDQ, lors du rassemblement «Reprendre le contrôle» organisé par le Mouvement des Jeunes Souverainistes à Montréal le 21 février dernier. Rassemblant quelques 250 jeunes militantes et militants pour l'indépendance dans une salle bondée de l’UQÀM, l'évènement alliant discours enflammés et informations pratiques sur le mouvement s’est terminé par une manifestation dans les rues du centre-ville de Montréal.

Reprendre le contrôle du discours ambiant

Par Vanessa Dion, vice-présidente, FIDQ

Pierre Perrault considérait Jacques Cartier comme le premier poète du Québec, car celui-ci n’a pas hésité à nommer et décrire les paysages qui l’entouraient lors de ses nombreuses traversées de l’Atlantique vers un certain territoire qui est désormais le nôtre, mais aussi celui des Premières Nations. Pour Perrault, nommer le territoire, c’était se l’approprier.

On peut dire que depuis la défaite référendaire de 1995, le mouvement indépendantiste s’est écartelé et, selon les dires des éditorialistes de tout acabit, l’idée d’indépendance aurait été emportée au loin pour ne plus jamais revenir. On dit de cette idée qu’elle est vieille et démodée. Que les gens ne veulent plus en entendre parler. Que cette question n’intéresse pas la jeune génération.

Et nous, nous leur disons qu’ils ont tort.

Il ne faut pas avoir peur de nommer les choses. Nommer une idée, c’est se l’approprier… et la faire exister.

Peut-être que cette idée semble lointaine pour certains d’entre nous, mais il en est ainsi puisqu’ils n’en entendent pratiquement jamais parler. Et s’ils n’en entendent pas parler, c’est parce que la question de l’indépendance n’est plus le discours dominant au sein de notre société.

Ce qu’il faut, c’est reprendre le contrôle sur le discours ambiant. Reprendre le contrôle de cette idée qui est pourtant belle, émancipatrice, et rassembleuse. Quoi de plus beau que de travailler tous ensemble à la construction d’un État à notre image? En fait, j’entends parler de nationalisme et d’autonomisme… mais d’indépendance? Pratiquement jamais. En tout cas, pas par la bouche de nos élus.

C’est pour cette raison que j’en suis venue à la conclusion que la responsabilité du travail de réappropriation du discours indépendantiste devait se faire non par les partis politiques, mais par l’action citoyenne. Et ce travail-là commence ici, ce soir.

Ce que je veux vous dire, c’est de ne pas avoir peur de nommer les mots tels qu’ils sont. Et ici, je fais référence à l’épitaphe de Jacques Parizeau: «N’ayez pas peur». N’ayez pas peur d’employer les mots qui font rêver.

N’ayez pas peur d’utiliser les mots: «indépendance», «maison», «pays», «racines». N’ayez pas peur de parler avec passion de cette idée. N’ayez pas peur de parler d’espoir, même si tous ceux qui vous entourent essayent de vous éteindre. Parlez avec candeur et humilité. N’oubliez pas d’écouter aussi, de respecter les autres dans leur vision des choses, car ce n’est pas avec la culpabilité qu’on convainc, mais avec la confiance en son idéal.

C’est en prenant cette voie que nous réussirons à renverser la vapeur et à faire valoir notre vision du monde telle que notre génération conçoit cette idée qui nous mènera vers un pays vert, prospère, créatif comme on peut l’être, équitable et ouvert sur le monde.

À propos du Mouvement des jeunes souverainistes

Fondé en fin 2019 par Alex Valiquette et Léo Leclerc, tous deux âgés de 18 ans, le Mouvement des jeunes souverainistes (MJS) compte aujourd’hui, après seulement 4 mois d’existence, près de 1200 jeunes passionnés. Ce mouvement vise à redynamiser le projet de l’indépendance du Québec par le biais d’actions et de projets mis sur pied par la jeunesse québécoise. Le MJS se veut décentralisé et rassemble des leaders, des penseurs, des artistes et des innovateurs. Pour plus d’informations, visitez la page du groupe Facebook du MJS au https://www.facebook.com/groups/589075148499453/

À propos du Fonds indépendantiste du Québec

Le Fonds indépendantiste du Québec a pour mission de financer des projets de citoyens ou d’organismes de la société civile qui visent à informer la population au sujet de l’indépendance du Québec et à en faire la promotion. Pour parvenir à sa mission, le Fonds amasse des dons, gère un portefeuille de placements, évalue des projets soumissionnaires et finance ceux qui sont retenus.

Le Fonds indépendantiste du Québec a été fondé le 1er décembre 2019. Il est une division de l’Association des Joyeux Amis du Québec, un organisme à but non lucratif constitué en 1997. Il est à noter que ni le Fonds ni l’Association des Joyeux Amis du Québec ne sont associés à quelque parti politique que ce soit. L’Association est indépendante et son action se veut citoyenne.

Crédits photo: Chloé Mc Neil (photo de Vanessa Dion) et Léo Leclerc (photos de l'évènement). Conception de l’affiche de l’évènement: Mia Berthiaume